Février 2024
Analyse du Marché
Évolution de la demande et du mix de production :
En février 2024, la consommation d’électricité en France pendant les pics de demande s’établit en moyenne à 62,3 GW, en baisse de 8,1 GW par rapport aux niveaux de janvier (70,4 GW). En raison d’une météo particulièrement clémente et des vacances d’hiver, qui durent en France quatre semaines et ont lieu en février (et début mars), la demande d’électricité a considérablement diminué. Le pic mensuel de demande d’électricité a été atteint le mercredi 28 février, à 68 GW, soit 15,3 GW de moins que les 83,5 GW de janvier. Parallèlement à cette baisse de la demande, les prix moyens de l’électricité des contrats base en France ont fortement baissé en février à 58,1 €/MWh, soit 20,5 €/MWh de moins qu’en janvier.
Une vue d’ensemble de la production d’électricité montre, d’après les données de RTE, que la production nucléaire s’est établie en moyenne à 45,0 GW, soit plus de 4 GW de moins qu’en janvier mais 1 GW de plus que les chiffres de décembre.
La production d’énergie éolienne a été plus élevée en février qu’en janvier, bien qu’elle ait légèrement diminué par rapport à décembre.
Pour le gaz, la part dans le mix de production d’électricité a été relativement faible (environ 6% en moyenne), inférieure aux niveaux des 2 mois précédents.
Enfin, la France a été un exportateur net d’électricité, en particulier au cours des semaines 5 et 8, souvent bien au-delà de 12 GW.
En ce qui concerne la production d’énergie renouvelable, il y a eu une augmentation de 0,5 GW de la moyenne pendant les maximas en février par rapport à janvier, atteignant 30,6 GW. Cette hausse est due à la fois à l’augmentation de l’énergie éolienne (+9 %, de 9,9 GW à 10,8 GW) et à celle de la production d’énergie solaire (+11 %, de 5,4 GW à 6,0 GW). L’hydroélectricité est passée de 14,8 à 13,8 GW, ce qui reste néanmoins relativement élevé, au-dessus des niveaux de décembre par exemple. Les stocks hydroélectriques, conformément aux tendances historiques, ont diminué en février, mais ont clôturé le mois à un niveau 20 % supérieur à celui de la même période l’an dernier (1 729 GWh au cours de la semaine 8 contre 1 443 GWh l’an dernier).
Contrats à terme et à l’avance d’un mois :
En ce qui concerne les prix du gaz, le contrat spot TTF a clôturé à 24,88 €/MWh en février, soit pratiquement 20 % de moins que la clôture de janvier (29,61 €/MWh), et 40 % de moins que les 41,23 €/MWh de fin novembre. Cela qui s’explique en partie par la demande d’énergie relativement faible cet hiver et en partie par les réserves de gaz très élevées. Bien que l’instabilité en Mer Rouge, soulignée dans nos analyses mensuelles des derniers mois (bien avant la médiatisation des attaques houthis), ait eu un impact haussier sur les prix de l’énergie, les réserves de gaz du continent restent très élevées et l’Europe trouve des importations suffisantes en provenance de Norvège et des États-Unis. Il ne faut pas oublier que la hausse majeure des prix observée en 2023 a eu lieu en été et non pas en hiver (ils ont augmenté de plus de 40 %, à la suite des grèves dans les terminaux méthaniers australiens).
Les prix du pétrole à 2 mois ont augmenté régulièrement, passant de 78,7 $/bbl à 83,6 $/bbl. Par conséquent, les contrats à un mois ont évolué au-dessus des prévisions de la Banque mondiale de 81 $/bbl pour 2024.
Les prix spot de pointe de l’électricité en France en février ont été relativement stables ; ils sont restés entre 31,33 et 79,26 €/MWh, tandis qu’en janvier, ils avaient fluctué dans la fourchette beaucoup plus large de 49,86 à 122,70 €/MWh. En conséquence, les prix mensuels moyens de l’électricité en période de pointe ont diminué en février, passant d’une moyenne de 87,33 €/MWh à 62,29 €/MWh, soit encore plus bas qu’en décembre.
En ce qui concerne les contrats à terme sur l’électricité, le contrat d’avril 2024 a suivi une tendance à la baisse au cours du mois, passant de 61,28 €/MWh le 1er février à 50,15 €/MWh le 29 février, en ligne avec une tendance baissière plus large au niveau de l’UE.
Contrats à moyen et long terme :
Le contrat TTF Cal25, qui avait chuté de 20% en décembre et était resté stable en janvier, a de nouveau baissé en février, passant de 33,18 €/MWh à 29,38 €/MWh. Les facteurs baissiers incluent le nombre suffisant et en augmentation d’unités de regazéification opérationnelles en Europe pour satisfaire la demande de GNL et l’impact limité des tensions en Mer Rouge dans un contexte où l’Europe peut compter sur des fournisseurs alternatifs de gaz, en particulier la Norvège et les États-Unis, qui ont prévu une augmentation de l’extraction de combustibles fossiles dans les années à venir. A noter : le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) dans son rapport de janvier 2023 sur l’écart de production, a montré que les stratégies des 20 plus grands producteurs d’énergies fossiles, représentant 82 % de l’extraction mondiale, tout en promettant un programme zéro émission (17 membres sur les 20), ont continué à subventionner l’expansion de l’extraction d’énergies fossiles.
Les prix du charbon ont connu une courbe ascendante, les prix de l’API Cal25 ayant suivi une courbe en U, baissant légèrement puis augmentant. Dans l’ensemble, l’augmentation a été de plus de 8 %, l’indice API#2 passant de 94,0 $/t à 101,7 $/t.
Les prix de l’EUA Dec’24, qui avaient déjà baissé de plus de 15 % en janvier, ont encore chuté davantage, de près de 10 % en février, passant de 62,2 €/t à 56,0 €/t.
Le contrat d’électricité français Cal25 a poursuivi sa tendance générale à la baisse des derniers mois, perdant encore 10% en février et passant de 79,0 €/MWh à 73,2 €/MWh. La confiance accrue dans la capacité nucléaire française suite au grand carénage, ainsi que la confiance dans les réseaux de stockage et de transport de gaz du sud-ouest au nord-est après les bonnes performances de cet hiver, sont des facteurs contributifs.
FR Baseload Power price (€/MWh)
FR Peak load Power price (€/MWh)
EUA price (€/t)
PEG Gas price (€/MWh)
Coal Price ($/Tn)
Gas efficiency:52%; Coal efficiency: 38%
Gas vs. Coal Price (€/MWh)
Gas efficiency: 52%; Coal efficiency: 38%