A l’heure des énergies renouvelables : comment le Covid-19 a affecté le développement de l’éolien et du solaire en France

Nouveau jour, nouvel article sur les effets de la pandémie sur l’économie. Tous les acteurs des grands secteurs industriels continuent de regarder toujours avec inquiétude l’évolution des marchés, spécialement maintenant en vue des processus de déconfinement lancés dans la plupart des pays de l’Union Européenne. Cette crise sanitaire oblige tous les secteurs productifs et tertiaires à procéder à des ajustements majeurs afin d’équilibrer leurs comptes, avec un risque de perte économique et de parts de marché. Face à des crises aussi inopinées, les actions les plus rapides sont généralement celles qui sont les plus bénéfiques, car parfois la clé n’est pas de savoir qui est le meilleur, mais qui est le premier.

Dans le secteur des énergies renouvelables en France, qui a été moins touché que d’autres secteurs par la crise sanitaire, les acteurs s’inquiètent également des retards dans les chaînes d’approvisionnement, des arrêts de travaux en cours ou du risque potentiel de détournement des subventions vers d’autres activités plus prioritaires. De fait, que leur est-il arrivé pendant cette crise sanitaire ?

Dans le secteur du photovoltaïque, cette période de confinement a entraîné un arrêt de l’installation de centrales photovoltaïques en France, tant dans le traitement administratif des nouveaux projets que dans l’achèvement des projets en cours de construction. Au cours du premier trimestre de l’année, 176 MW de puissance ont été installés, tandis que 205 MW avaient été installés au cours du dernier trimestre de 2019, soit une réduction de la puissance installée de 16%, bien qu’il s’agisse d’une augmentation de 10% par rapport à la même période de l’année précédente où 160 MW de puissance avaient été installés. Mais comme les mesures de confinement en France ont commencé le 17 mars, le premier trimestre n’est pas très représentatif. Il faudra attendre quelques mois avant que tous ces arrêts et retards ne se reflètent clairement dans les chiffres mentionnés ci-dessus. Cependant, on estime que la perte d’activité pendant les mois de confinement a été de 90 %.

Ces effets de la crise sanitaire ont un impact encore plus important sur le retard constaté sur la trajectoire de la planification nationale ou le PPE (Programmation Pluriannuelle de l’Energie) pour l’énergie solaire. Face à cette situation, l’association Enerplan propose plusieurs points d’action pour pallier ces effets et ainsi atteindre l’objectif fixé par la PPE d’un rythme de 3GW/an de nouvelles installations. Ci-dessous quelques-unes des propositions réglementaires ou administratives suggérées :

  • La levée des contraintes sur les petites installations en portant le haut de la fenêtre tarifaire à 1MW.
  • Réglementation tarifaire.
  • Augmenter le volume des appels d’offres (suivant les pas de l’Union européenne).
  • Réduire les autorisations nécessaires ou leur délai de traitement afin de pouvoir construire en moins de 10 mois.

Quant au secteur éolien,  277 MW de puissance ont été installés au cours du premier trimestre de l’année, soit une augmentation de 24 % par rapport à la même période l’année dernière (224 MW) mais une réduction de 52 % par rapport au dernier trimestre de l’année dernière où 572 MW de puissance avaient été installés. Bien que les statistiques n’incluent pas encore la période de confinement, on estime que l’installation de 300 à 700 MW de puissance a dû être différée et que rattraper ce retard devrait nécessiter un à deux ans.

Pour cette relance, « France énergie éolienne (FEE) » a demandé au gouvernement un large accord couvrant l’énergie éolienne terrestre comme l’éolien offshore afin de garantir que les objectifs et les volumes de la PPE soient respectés. Ci-dessous les axes d’amélioration qui ont été inclus dans cette demande :

  • Une meilleure anticipation des besoins régionaux en matière de capacités de connexion et une réduction de leurs délais de mise en oeuvre.
  • Un cadre réglementaire et économique global simplifié et stable et une augmentation du volume des futurs appels d’offres.
  • La levée des contraintes d’espace et de hauteur (adaptation des plafonds relatifs aux avions et à la coexistence avec les radars) ce qui devrait permettre d’équiper de nouveaux sites pour favoriser le développement harmonieux de l’énergie éolienne sur l’ensemble du territoire.
  • L’installation de machines plus récentes (taille et puissance accrues), ce qui permettra d’optimiser la réduction des coûts et le nombre de machines installées et renouvelées.
  • La nécessaire flexibilité technologique de l’autorisation environnementale et l’optimisation de l’instruction administrative, notamment pour le renouvellement des parcs.

La crise du COVID, avec son confinement, nous a donné le temps de prendre du recul. Comme le dit un proverbe chinois, dans chaque crise, il y a toujours des opportunités. Il ne fait aucun doute que, malgré le ralentissement, le secteur des énergies renouvelables sortira plus fort de cette crise. Les plans de lancement, parrainés par les pouvoirs publics européens ou nationaux, vont donner des ailes au développement des technologies renouvelables. Au moins à ceux qui génèrent plus d’emplois. Les acteurs du développement des énergies renouvelables, bien positionnés et dotés d’une puissance financière suffisante pour avoir résisté à cette crise temporaire, n’ont rien à craindre de l’avenir post-Covid, on ne pourrait peut-être pas en dire autant du contribuable…

José Luis Fernández-Figueroa González

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Diego est consultant chez Haya Energy Solutions. Il a 1 d’expérience dans le développement de modèles pour la prévision des prix de l’énergie, la disponibilité et la production d’énergie et l’optimisation des batteries.

Diego est titulaire d’un diplôme en Économie et Politique du King’s College de Londres et d’un double master en Gestion et en Informatique de l’Université IE de Madrid.

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Céline est directrice du développement commercial et de l’administration chez Haya Energy Solutions. Elle joue un rôle clé dans la croissance de l’entreprise en développant sa présence sur le marché, en renforçant le positionnement de la marque au niveau européen et en élaborant des plans stratégiques de marketing. Elle dirige également les opérations administratives de l’entreprise, assurant une gestion financière efficace, y compris la comptabilité et le suivi du budget.

En plus, elle est consultante chez Haya Energy Solutions, spécialisée dans l’optimisation de l’approvisionnement en énergie grâce à l’analyse des tendances du marché et des évolutions réglementaires. Elle fournit également des conseils stratégiques afin d’identifier les opportunités et d’adapter les solutions aux besoins spécifiques de chaque client.

Céline est titulaire d’une licence en LLCER de l’Université de la Sorbonne et d’un master en Gestion de Projets et Tourisme Culturel de l’Université de Clermont-Ferrand.

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« La décarbonisation des secteurs de l’énergie et des transports est sans doute aujourd’hui le principal moteur économique de l’industrie. »

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Il a débuté sa carrière dans le génie civil en tant que chef de projet en France, en Martinique et en Australie. Par la suite, il devient directeur général d’une filiale au Venezuela. En 1992, il crée une filale pour Dalkia en Allemagne (chauffage urbain, cogénération et partenariats) et représente Véolia en Thaïlande. En 2000, il a ouvert le bureau commercial d’Endesa en France pour profiter de la libéralisation du marché de détail. A partir de 2006, en tant que responsable du développement chez Endesa France, il a dirigé le plan d’Endesa pour la production à cycle combiné gaz en France et a simultanément développé le portefeuille éolien et photovoltaïque de la Snet. 

Philippe a ensuite travaillé pendant 3 ans au siège d’E.ON pour coordonner les activités de l’entreprise en France. Il a été fortement impliqué dans le projet français de renouvellement de la concession hydroélectrique. En tant que Senior Vice President – Project Director chez Solvay Energy Services d’avril 2012 à février 2014, il était en charge des projets de déploiement H2/Power to gas et d’accès direct au marché européen. Philippe est un expert pour HES depuis 2014.

Philippe est ingénieur diplômé de l’Ecole Polytechnique et de l’Ecole Nationale des Ponts & Chaussées (France) et possède une expérience combinée de plus de 25 ans en énergie et infrastructures. En plus de l’anglais, M. Boulanger parle couramment le français, l’allemand et l’espagnol.

Philippe Boulanger

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Philippe Boulanger expert

« Le monde est en train de changer. De nouveaux investisseurs accordent une attention particulière au secteur de l’énergie alors que les acteurs historiques adaptent leur position sur le marché. »

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Antonio est le fondateur et le président d’Haya Energy Solutions, une société de conseil dans le secteur de l’énergie, spécialisée dans les projets de fusion et d’acquisition (M&A), dans les domaines de la production d’énergie renouvelable et conventionnelle, de la cogénération, du chauffage urbain, de la vente au détail de gaz et d’électricité, de l’approvisionnement en énergie et de l’optimisation énergétique en France, Espagne, Portugal, Allemagne et Royaume-Uni.

Avant cela, Antonio a été PDG de CELEST Power de KKR en France (2x410MW CCGT). Il a également été DG d’Endesa France et secrétaire général, directeur de la stratégie et du développement d’entreprise chez E.ON France. Auparavant, il a occupé différents postes chez Endesa, notamment celui de responsable des fusions et acquisitions et de spécialiste de la réglementation.

Antonio est titulaire d’un MBA de l’Université de Deusto et d’un diplôme en Ingénierie Industrielle de l’École Technique Supérieure d’Ingénierie de l’Université de Séville.

Antonio Haya

Président

Antonio Haya expert