Le mécanisme de capacité apporte son lot de surprises, enchères après enchères. Lors de ces dernières, pour les années de livraison 2025 et 2026, les prix ont connu une baisse pour afficher 6,19 k€/MW et 3,54 k€/MW respectivement. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Mécapa s’avère être un marché atypique, tant du point de vue de sa conception que de sa volatilité.
Depuis sa mise en place en 2017, HES a déployé beaucoup d’efforts pour passer au crible ses arcanes. Sans triomphalisme vain, nous pouvons vous assurer que les clients que nous avons accompagnés sur la voie de ce marché ont été pleinement satisfaits. Qu’ils soient acteurs « obligés » (acheteurs de certificats) ou acteurs « certifiés » (vendeurs), grâce aux experts de HES, nos clients ont pu réaliser leurs opérations sur le marché de manière plus qu’avantageuse.
Comme nous le verrons par la suite, les stratégies adéquates d’enchères ont fait plus d’un heureux…
Création du marché de capacité en France
La nécessité d’assurer une capacité suffisante pendant les heures de pointe est apparue en France du fait de la transition vers les énergies renouvelables, la disparition progressive du charbon et du fioul et le vieillissement des centrales nucléaires. Ainsi, en 2017, le mécanisme de capacité (« Mécapa ») a vu le jour en réponse aux défis soulignés dans un pays particulièrement « thermosensible » (où la demande d’électricité augmente significativement en réponse aux baisses de température).
Une fois que l’on s’est rendu compte que les centrales marginales variables – celles qui ne fonctionnent que quelques heures par an en raison de leurs coûts variables élevés – ne seraient pas viables dans un environnement transformé par l’irruption des énergies renouvelables, le Royaume-Uni et l’Irlande d’abord, puis la France, ont mis en place les marchés de capacité. L’objectif était d’allouer des revenus aux acteurs qui contribuent à la stabilité du système électrique (même s’ils n’interviennent que de manière exceptionnelle). Dans ce but, des mécanismes de marché se sont développés avec des conceptions très différentes, mais avec un même objectif, celui de préserver les capacités de production menacées d’extinction et de promouvoir le développement de nouvelles installations.
La France a opté pour un mécanisme universel, où tous les acteurs qui contribuent à la stabilité du système lors des pics de demande sont rémunérés de la même manière . Et, de façon exceptionnelle, elle a établi un marché décentralisé, où les acheteurs (acteurs obligés) et les producteurs (acteurs certifiés) se rencontreraient librement pour croiser leurs besoins . Les droits et obligations des deux parties de l’équation s’échangent par le biais de certificats. Dans un geste d’avant-garde, il avait également été prévu que la gestion de la demande (réduction de la demande face à des prix élevés) puisse participer sur le marché du côté de la production. Une réduction de la demande serait traitée de la même manière qu’une augmentation de la production. Après un long dialogue avec la Commission européenne, qui à l’époque était ancrée dans le dogme du « energy only », la France a réussi à obtenir la validation de son Mécapa, qui entrera en vigueur en 2017 avec une validité maximale jusqu’en 2026.
Les prix de la capacité ont été extrêmement volatiles
Si l’on analyse l’historique des prix de Mécapa, il est difficile de conclure sur une tendance à court ou à long terme. Comme le montre le graphique ci-joint, les prix des certificats de capacité pour différentes années varient considérablement, passant de 10k €/MW lors des premières années du mécanisme, à un pic de 45k €/MW en 2023, qui, à nouveau, a baissé en 2025 et 2026.
Source: HES, RTE
La disparité des prix au sein d’une même année de livraison est encore plus surprenante. Par exemple, en 2020, les prix ont varié de 1,9k €/MW à 53,7k €/MW. Nous pourrions débattre sur les raisons de cette volatilité observée, mais nous pensons qu’il est plus utile d’en tirer des conclusions pour optimiser la stratégie d’achat ou de vente.
La stratégie gagnante
De nombreux acteurs du secteur énergétique français ont interprété le mécanisme de capacité comme un prélèvement ou une « taxe » proportionnelle au volume de leur portefeuille. Au lieu d’explorer ses particularités, ils se sont contentés d’acheter ou de vendre des capacités afin de s’aligner sur la moyenne du marché (selon la théorie qu’il vaut mieux avoir tort avec les autres que d’avoir raison tout seul). Cette approche conservatrice, qui cherche à se conformer aux exigences réglementaires sans tirer parti des particularités du système, répond à la complexité inhérente au Mécapa et à la volatilité des prix, facteurs qui ont découragé les acteurs d’adopter des positions stratégiques plus risquées ou plus innovantes.
Au fil des années, HES a aidé les acteurs à comprendre et à gérer les fondements du mécanisme afin d’obtenir des avantages économiques substantiels. Optimiser son approvisionnement en certificats nécessite une compréhension approfondie du marché et la définition d’une stratégie rigoureuse. Si l’intervalle est de plus de 50k €/MW pour la même année de livraison, en fonction du moment de l’achat, il est essentiel de planifier ces achats de manière appropriée.
Source: HES, RTE
En fonction des intérêts et du profil de risque du client, la stratégie gagnante est basée sur une analyse détaillée des niveaux de certification estimés, un suivi détaillé de la production en France (en particulier la production nucléaire) et, enfin, une connaissance approfondie de la dynamique des enchères. Chez HES, nous avons développé une méthodologie et des modèles propres qui nous permettent d’identifier les tendances clés du système, d’analyser leurs fondamentaux et de concevoir une stratégie précise de vente ou d’achat de capacité. Grâce à cet outil stratégique, nos clients peuvent opérer sur le marché de manière informée et avantageuse, en maximisant leurs profits, en réduisant les coûts et en minimisant les risques.
Refonte du mécanisme
RTE prépare depuis des années un changement fondamental des règles Mécapa : le système sera centralisé et RTE assumera le rôle d’acheteur unique. Ce changement entrera en vigueur à l’hiver 2026-2027. Dès lors, les fournisseurs ne seront plus responsables que de la prévision et de la bonne répercussion des coûts de capacité à leurs clients. La dynamique d’achat ne sera plus un élément de différenciation.
Pour les années de livraison 2023 à 2026, qui continueront d’être commercialisées jusqu’à 3 ans après la période de livraison, il y a encore des opportunités à optimiser. Chez HES, nous pouvons vous aider à les saisir !
Antonio Haya