Juin 2024
Analyse du marché
Évolution de la demande et du mix de production
Electricité
En juin 2024, la consommation d’électricité en France pendant les pics de demande s’élevait en moyenne à 47,8 GW, en hausse de 0,2 GW par rapport aux niveaux de mai (bien qu’en baisse de 13,5 GW par rapport aux 61,3 GW de février). Ce chiffre est inférieur au pic moyen observé en juin de l’année dernière, qui était de 48,7 GW. Les causes pourraient inclure à la fois des températures plus douces cette année en juin, mais aussi potentiellement, une modération de la consommation industrielle compte tenu des perspectives économiques mondiales. Le pic mensuel de la demande d’électricité a été atteint le mercredi 26 juin, à 52,0 GW, soit 0,6 GW de moins que le pic de mai et bien en deçà des niveaux observés en hiver (par exemple, 83,5 GW en janvier). Malgré une demande globalement stable en mai et juin, les prix moyens de l’électricité pour les contrats de base journaliers en France ont augmenté de plus de 13,0 €/MWh, passant de 30,03 €/MWh en mai à 43,39 €/MWh en juin (ceci est bien au-dessus des niveaux d’avril également).
Une vue d’ensemble de la production d’électricité montre, selon les données de RTE, que la production nucléaire s’est établie en moyenne à 39,6 GW pendant les maximas, soit près de 1 GW de moins que les niveaux d’avril et de mai, bien que bien en dessous des niveaux hivernaux (par exemple, 45 GW en février).
La France a été un exportateur net d’électricité, dépassant les 10GW nets d’exportations pendant la majeure partie du mois de juin.
Éolien
La production d’énergie éolienne pendant les maximas, qui avait considérablement diminué, passant de 9 GW en avril à 5,5 GW en mai, n’a pas repris, s’établissant en moyenne à 5,4 GW en juin. La production d’énergie solaire a augmenté pendant les périodes maximales, passant de 9,2 GW en mai à 10,4 GW en juin. Cependant, la production solaire n’a pas augmenté d’une année sur l’autre, restant en fait inférieure de 0,1 GW pendant les maximas par rapport aux niveaux de juin 2023.
Gaz
Pour le gaz, la moyenne pendant le maxima a légèrement augmenté, passant de 0,6 GW à 0,8 GW. Cela était dû à un rôle prépondérant du gaz pendant certaines plages horaires, en raison de la faible génération des énergies renouvelables et du nucléaire. Le pic de production de gaz était de 2,5 GW, bien au-dessus des 1,0 GW de mai.
Il y a eu une baisse nette de 1,0 GW en moyenne pendant les maximas de juin par rapport à mai, atteignant 27,5 GW (soit plus de 3,3 GW de moins qu’avril et 4,0 GW de moins qu’en mars). Néanmoins, il s’agit d’une augmentation de 2 GW en glissement annuel. Cette baisse est principalement attribuable à la baisse de l’énergie éolienne, qui est passée de 9 GW en avril à 5,5 GW en mai et à 5,4 GW en juin, en partie en raison d’une baisse de la production pendant les mois les plus chauds. En parallèle, la production hydroélectrique, après avoir augmenté en mai, a chuté de 2 GW en juin, probablement en partie pour préserver les stocks hydroélectriques d’été. De ce fait, les stocks hydroélectriques ont considérablement augmenté en juin, conformément à l’accumulation historique avant l’été, passant d’un peu plus de 2200 GWh à plus de 2900 GWh. Il s’agit du plus haut niveau de stockage observé au cours des 4 dernières années. La production d’hydroélectricité a diminué, passant de 13,8 à 11,8 GW. Ce mois de juin a donc été caractérisé par une production d’énergie renouvelable particulièrement modeste à partir de l’éolien, du solaire et de l’hydraulique.
Contrats à terme et contrats à un mois :
Prix du gaz
Le contrat spot TTF a clôturé à 33,88 €/MWh en juin, soit 0,3 €/MWh de moins qu’à la clôture de mai (34,18 €/MWh). Cela montre que la baisse observée entre avril et mai semble s’être stabilisée à ces niveaux pour l’instant.
Pétrole
Les prix des contrats sur le pétrole traitant le mois d’août 2024 ont augmenté de plus de 10 % en juin, passant de 78,36 $/b à 86,39 $/b. Cela s’explique à la lumière de la prolongation de la réduction de la production de l’OPEP jusqu’en 2025 et des inquiétudes concernant les éventuelles réductions de production aux États-Unis suite à la saison des ouragans.
Contrats à terme sur l’électricité
En juin, nous avons vu le contrat de base français d’août 2024 augmenter de plus de 10 %, passant de 46,71 €/MWh à 51,81 €/MWh. Cette hausse des contrats à terme français du mois d’août est d’autant plus surprenante qu’en milieu de mois, le 17 juin, le prix était tombé à 38,88€/MWh, avant d’amorcer une hausse de 13€/MWh.
Contrats à moyen et long terme :
TTF Cal25 contract
Progresse lentement depuis mars (29,99€/MWh), et qui avait atteint 37,42€/MWh fin mai, était juste au-dessus de 38€/MWh fin juin. Bien que l’approvisionnement en gaz du continent ait évolué au cours des deux dernières années vers une dépendance accrue à l’égard de routes plus sûres, à savoir avec la Norvège et les États-Unis, l’accord des pays de l’OPEP visant à restreindre la production de pétrole ainsi que l’instabilité accrue en mer Rouge, reflétée par l’extension de la mission du groupe aéronaval Eisenhower 2, l’un des 8 groupes d’attaque de l’U.S.A. Navy, dans la région, a contribué a exercé une force haussière sur les contrats de gaz à plus long terme. Le naufrage du cargo de charbon MV Tutor le 12 juin par les forces houthies a accru l’incertitude sur la route de la mer Rouge, également pour le transport de gaz et de pétrole.
Prix du charbon
Qui avaient augmenté d’environ 15 $/t en mai, ont chuté d’environ 14 $/t en juin, atteignant presque les mêmes niveaux qu’il y a deux mois, à 114 $/t.
Les prix de l’EUA Dec’24
Ont suivi une tendance très similaire, après avoir augmenté de près de 7€/t en mai, ils sont retombés à peu près au même montant en juin, atteignant 67,47€/t.
Le contrat d’électricité français Cal25
A connu une chute spectaculaire, passant de 82,25 €/MWh à 74,74 €/MWh. Une partie de cette baisse peut être attribuée à l’augmentation considérable de la production d’énergie renouvelable au cours du premier semestre en Allemagne, ce qui a conduit à une baisse prévisionnelle des prix de l’électricité pour l’année à venir.