Analyse du marché France
L’analyse du marché français de l’énergie est essentielle pour comprendre les dynamiques et les tendances qui affectent le secteur au niveau local et international. Dans cette analyse détaillée, nous abordons les facteurs importants qui influencent les prix de l’énergie, l’offre et la demande, ainsi que les dernières politiques réglementaires. Cette vue d’ensemble permet de vous maintenir au courant des changements hebdomadaires et d’anticiper les variations possibles du marché, à la fois en France et sur d’autres marchés pertinents tels que l’Espagne.
Sommaire
Septembre 2025
Figures clés du mois

Demande d’énergie et mix de production
En septembre 2025, la consommation d’électricité en France lors des pics de demande a représenté en moyenne à 48,6 GW. Par ailleurs, le pic de la demande d’électricité en septembre a été atteint le vendredi 26 septembre, avec 54,2 GW, bien au-dessus des niveaux observés le mois précédent (51,9 GW). La demande française est en passe d’atteindre son plus bas niveau depuis cinq ans.
En ce qui concerne le mix de production, la production nucléaire moyenne en septembre était de 44 GWh. La production maximale moyenne a été atteinte en fin de mois (48,6 GWh), et la production minimale moyenne a été atteinte mercredi 15. La dernière semaine du mois, 12 réacteurs du parc nucléaire français étaient en arrêt programmé. EDF a confirmé que le réacteur nucléaire EPR de Flamanville, longtemps retardé, n’atteindra pas sa pleine puissance avant la fin de l’automne. Sa reconnexion au réseau a de nouveau été repoussée, désormais prévue entre le 1er et le 17 octobre. L’arrêt, qui dure depuis juin, a permis de résoudre des problèmes de soupape de sécurité et d’autres tâches de maintenance, mais le retard signifie que la production nucléaire supplémentaire qui pourrait soulager l’équilibre serré entre l’offre et la demande de la France ne se matérialisera pas avant l’hiver.
Les sources d’énergie renouvelables, comme vous pouvez le voir sur le graphique, la production photovoltaïque arrive en deuxième position dans le mix énergétique total, représentant 16,3 % de la production totale et première dans la catégorie des énergies renouvelables. L’énergie hydraulique arrive en troisième position dans le mix énergétique total, avec 11,9 %. Les stocks hydroélectriques sont passés de 2 519 GWh (fin septembre) à 2 423 GWh (fin août), en dessous du niveau de l’an dernier (3 088 GWh). Pour la première fois depuis 6 mois, la production éolienne a atteint en moyenne 8 GWh.

Source: Haya Energy Solutions
Prix de l’énergie et panorama du marché
Premièrement, les prix moyens de l’électricité pour les contrats day-ahead en France ont atteint 35,83 €/MWh, en baisse par rapport aux niveaux d’août (53,49 €/MWh). Comme le montre le graphique, les prix ont considérablement fluctué tout au long du mois, le prix minimum pour le contrat de base à un jour étant de 9,69 €/MWh le 12 septembre, et le prix maximum de 86,67 €/MWh le 25 septembre. Les températures douces ont limité la croissance de la demande, amplifiant encore l’effet baissier sur les prix. En France, la combinaison de vents forts, d’une production hydroélectrique élevée et de faibles exportations a maintenu les prix à un niveau inhabituellement bas, bien qu’ils aient recommencé à se raffermir à mesure que les exportations se redressent. Malgré une forte disponibilité nucléaire, les coefficients de remplissage d’EDF sont tombés à un peu plus de 86 % en septembre, soit nettement moins que l’an dernier, soulignant les difficultés à maintenir les objectifs de production lorsque les prix sont faibles.
Ensuite, les importations et les exportations, en septembre, la France était en position d’exportateur net avec toutes ses frontières. Le niveau maximal des exportations pour le mois était de 17 650 MW.

Source: Haya Energy Solutions
Deuxièmement, les prix du gaz, le contrat spot TTF a clôturé à 32,30 €/MWh le 30 septembre. Au cours du mois, les prix spot TTF ont légèrement varié entre 30,83 € et 33,40 €/MWh. Au troisième trimestre du mois, la tendance s’est équilibrée avec des prix oscillant autour de 5 €. Le 15 août, le contrat spot TTF a atteint son prix le plus bas depuis le début de l’année (30 €/MWh) en raison du jour férié et de la pause estivale.

Source: Haya Energy Solutions
Les stocks de gaz de l’UE sont remplis à 82,6 % en moyenne, contre 94,3 % l’année dernière. Les niveaux de stockage de gaz en France sont à 91,6 %, en dessous de 2024 (92,4 %). Selon les discussions qui ont eu lieu lors d’une réunion d’une commission du Parlement européen en mai, les États membres de l’UE ont introduit une plus grande flexibilité dans les règles obligatoires de stockage de gaz de l’Union. Les installations de stockage de gaz doivent être remplies à 90 % de leur capacité entre le 1er octobre et le 1er décembre (versus le 1er novembre dans l’ancienne réglementation), ce qui réduit la pression. Cependant, la France a déjà atteint son objectif.
Market trends and futures

Source: Haya Energy Solutions
En septembre, les marchés de l’énergie ont commencé à s’attendre à une baisse des prix de l’électricité et du gaz, tandis que les prix des quotas d’émission de carbone ont légèrement augmenté. Les prix de l’électricité ont baissé sur tous les produits, les baisses les plus importantes se produisant dans les contrats à court et moyen terme comme le T+2, qui a chuté d’environ 5 %. Cette baisse laisse entrevoir une baisse des perspectives de demande ou des conditions d’approvisionnement plus confortables à l’approche de l’automne et de l’hiver. La courbe calendaire française est en net contango, le Cal-27 s’échangeant autour de 58,89 €/MWh, alors que les autres marchés d’Europe de l’Ouest restent en backwardation.
De même, les prix du gaz ont baissé, à l’exception du Y+2, d’environ 2 % sur l’ensemble de la courbe, reflétant la confiance dans les niveaux de stockage et l’adéquation de l’approvisionnement, ainsi qu’une prévision de demande modérée. En septembre, les marchés mondiaux du gaz ont été influencés par la première livraison confirmée d’Arctic LNG 2 de la Russie à la Chine. Si des volumes supplémentaires d’Arctic LNG 2 parviennent aux utilisateurs finaux, le découplage attendu des prix du gaz européen et du pétrole, initialement prévu pour 2026-2027, pourrait se produire beaucoup plus tôt. Cette évolution pourrait réduire la dépendance de la Chine à l’égard des cargaisons au comptant de GNL, réduisant ainsi la pression sur les prix mondiaux du GNL, bien qu’elle souligne également un partenariat énergétique plus approfondi entre la Russie et la Chine qui ajoute de l’incertitude géopolitique à la dynamique de l’approvisionnement.
Les prix du CO₂ ont connu une forte augmentation, d’environ 6 % pour les échéances de 2025 et 2026. Cette hausse témoigne d’une pression réglementaire persistante et d’attentes plus strictes en matière de provisions.
Du côté du pétrole, l’AIE a revu ses prévisions et s’attend maintenant à ce qu’un excédent mondial est lieu plus tôt et plus important que prévu. L’offre devrait dépasser la demande jusqu’à 4 Mb/j au premier semestre 2026, sous l’effet du dénouement des réductions de l’OPEP+ et de la forte production dans les Amériques, tandis que la croissance de la demande chinoise ralentit. Cette offre excédentaire laisse présager une baisse des prix du pétrole.
Régulation
Des mesures réglementaires et géopolitiques ont également façonné les perspectives énergétiques. L’Union européenne a annoncé son 19e paquet de sanctions contre la Russie, visant les négociants en pétrole, les raffineries et les entités maritimes, y compris les entreprises en Chine et en Inde. La Commission européenne propose de mettre fin à ses importations de GNL russe plus tôt que prévu, d’ici la fin de 2026 au lieu de fin 2027.
Entre-temps, l’UE a finalisé les réformes du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, exemptant les petits importateurs mais couvrant toujours la quasi-totalité des émissions des secteurs ciblés. Bien que cela ait eu peu d’impact à court terme sur les prix de l’électricité, cela indique que les coûts des importations à forte intensité de carbone sont structurellement plus élevés à long terme.